Mais à quoi mes dépenses sont-elles consacrées ?
Aujourd’hui, nous inaugurons notre événement Inspire 2018, qui rassemble plus de 2 000 leaders de la finance et des achats issus d’entreprises réparties à travers le monde pour la plus grande conférence Business Spend Management (BSM) d’Amérique du Nord. Comme mentionné la semaine dernière, nous ferons part des conclusions de l’étude menée par The Economist Intelligence Unit (EIU) en collaboration avec Coupa, baptisée The Strategic CFO in a Rapidly Changing World, pour mieux comprendre l’état actuel des services Finance d’aujourd’hui.
Dans le cadre de cette étude, plus de 500 responsables des achats et de la finance ont ainsi été interrogés. Avant d’en partager les conclusions, permettez-moi toutefois de vous poser une question.
Quelle est la mission d’un CFO ? Commençons par nous accorder sur le fait qu’elle va bien au-delà du reporting financier. C’est en effet là le principal enjeu. Aucun CEO ne souhaite entendre de la bouche de son CFO que « les chiffres sont ce qu’ils sont ». Les CFO les plus chevronnés que je connais sont ceux qui savent ce que les chiffres signifient, ceux qui savent pourquoi les chiffres sont ce qu’ils sont. Inutile de préciser que les CFO ont ici besoin de savoir à quel niveau et pourquoi l’entreprise engage des dépenses. Dans le cas contraire, comment peuvent-ils répondre aux inévitables questions concernant la justification des dépenses ? Seriez-vous étonné d’apprendre que près de deux tiers des personnes interrogées ne disposent pas d’une visibilité suffisante sur les transactions à travers leur entreprise ?
Nombre d’entre vous sont probablement sceptiques, mais ce constat est concret. Au cours des neuf dernières années, j’ai observé que la plupart des entreprises ne savent pas exactement à quoi elles consacrent leurs dépenses. Avec la rapidité du changement et l’environnement ultra compétitif dans lequel nous vivons, les services commerciaux subissent le poids de cet état de fait. Les entreprises reconnaissent aujourd’hui de plus en plus l’importance de l’efficacité opérationnelle en tant que facteur de différenciation concurrentielle et en tant qu’avantage en termes de performances financières.
Les défis auxquels les responsables de la finance sont aujourd’hui confrontés sont considérables, une grande partie du problème reposant sur l’utilisation de technologies obsolètes installées avant l’avènement d’Internet (soit il y a plus de 20 ans pour ceux qui sont en train de compter). Les systèmes archaïques sont difficiles à utiliser. Les équipes achats ont les moyens de négocier de formidables conditions contractuelles, mais ne sont pas utilisées à leur juste valeur. Les collaborateurs préfèrent gérer eux-mêmes leurs dépenses, car la réalisation d’une demande est trop complexe et/ou l’obtention d’une approbation nécessite trop de temps. La catégorie « Divers » est souvent le poste de dépense le plus important au sein d’un grand nombre d’entreprises, ce qui ne facilite pas la visibilité. Malheureusement, cette situation est très répandue dans le domaine de la gestion des dépenses.
Technologies et efficacité opérationnelle
Un peu de réconfort : après des années de réticence à investir pour moderniser leur fonction à l’aide de nouvelles technologies, 60 % des responsables de la finance considèrent le déploiement de nouvelles solutions ou l’automatisation et l’amélioration de processus inefficaces comme faisant partie des deux stratégies les plus importantes qu’ils prévoient d’utiliser pour contrôler les coûts au cours des deux prochaines années.
Il s’agit là d’un constat primordial, car les dépenses représentent plus de 85 % des coûts totaux pour les entreprises. Il est ainsi essentiel de disposer d’une vue complète sur les dépenses et processus achats, facturation et notes de frais.
La clé de la réussite ? Les données, avec l’utilisation du machine learning pour normaliser des données anonymisées et tirer parti de l’intelligence collective de l’ensemble de la communauté d’utilisateurs pour soutenir la prise de décisions en haut lieu. Nous vivons actuellement une époque formidable en matière de technologies, car nous disposons aujourd’hui d’incroyables ensembles de données spécialisées, d’une puissance informatique et d’une architecture nous permettant de les traiter de manière optimale, auxquels s’ajoutent le machine learning et l’intelligence artificielle, le tout nous donnant les moyens d’identifier des schémas et de fournir les insights prescriptifs dont nos clients ont besoin pour réfléchir à de nouveaux business models.
Éliminer les silos
La mission d’un CFO n’est pas de se montrer avare ou de rejeter constamment les demandes de financement. Les CFO sont au contraire là pour comprendre dans quelle mesure un investissement peut être avantageux pour l’entreprise et pour collaborer avec l’ensemble des services pour que tout le monde y gagne. Plus de la moitié des personnes interrogées dans le cadre de l’étude menée par The EIU qui pensent que leur entreprise est la mieux positionnée pour gérer le risque, les coûts et le capital sont issues d’une culture prônant la collaboration.
Dans le cadre de cette étude, The EUI a réalisé plusieurs entretiens approfondis avec des CFO à la tête de services financiers modernes, tels que ceux de Zendesk, Ally Financial, Micron Technology, Driftwood Acquisitions & Development et Hays. L’une des thématiques récurremment citées par ces responsables concerne le besoin de collaborer et d’éliminer les silos au sein de leur entreprise.
Je vous encourage à consulter tous les détails de cette étude disponible ici. Je terminerai par un constat final : les leaders de la finance sont aujourd’hui face à une opportunité incroyable, celle de s’approprier leur nouveau rôle en tant que CFO stratégique et de gagner en visibilité, en contrôle et en insights, pour donner les moyens à leur CEO de savoir à quoi les dépenses de l’entreprise sont consacrées.
